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de leur entretien vers cette poésie du devoir qui lui semblait devoir être le partage d’une âme pieuse et résignée. Mais Pauline ne répondit que par des réticences. Dans leur premier entretien de la matinée, elle avait épuisé tout ce que sa vertu avait d’orgueil et de finesse pour dissimuler sa souffrance. Le soir, elle ne songeait déjà plus à son rôle. La soif qu’elle éprouvait de vivre et de s’épanouir, comme une fleur longtemps privée d’air et de soleil, devenait de plus en plus ardente. Elle l’emporta, et força Laurence à s’abandonner au plaisir le plus grand qu’elle connût, celui d’épancher son âme avec confiance et naïveté. Laurence aimait son art, non-seulement pour lui-même, mais aussi