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plus caché, me paraissait une amorce qui donnait la tentation en même temps que la peur.

Je trouvai la danse enrayée tout au mieux, et Brulette voltigeant comme un papillon aux mains et aux bras d’Huriel. Il y avait tant de feu sur leurs visages, elle paraissait si ivrée au dedans et lui au dehors, qu’ils ne voyaient et n’entendaient rien autour d’eux. La musique les enlevait, mais je crois bien que leurs pieds ne se sentaient point toucher la terre, et que leurs esprits dansaient dans le paradis. Comme, parmi ceux qui mènent la bourrée, il y en a peu qui n’aient point une amour ou une grosse fantaisie en la tête, on ne faisait pas seulement attention à eux, et il y avait tant de vin, de bruit, de poussière, de chansons et de joyeuses paroles dans l’air chaud de la noce, que le soir arriva sans que l’assistance prît grand souci du contentement particulier d’un chacun.

Brulette ne se dérangea que pour me demander nouvelles de Charlot et pourquoi Thérence ne venait point ; mais elle se tranquillisa aisément sur mes réponses, et Huriel ne lui donna pas le temps d’en écouter bien long sur la conduite de son gars.

Je ne me sentais point en goût de danser, car il se faisait que je ne trouvais là aucune fille jolie, encore qu’il y en eût ; mais pas une ne ressemblait à Thérence, et Thérence ne me sortait point de la tête. Je me mis en un coin pour regarder son frère, afin d’avoir quelque nouvelle à lui en donner quand elle me questionnerait. Huriel avait si bien oublié son tourment, qu’il était tout bonheur et toute jeunesse. Il se trouvait bien assorti avec Brulette, en ce qu’il aimait le plaisir et le bruit autant qu’elle, quand il s’y mettait, et il avait le dessus sur tous les autres garçons, en ce qu’il ne se lassait jamais à la danse. Chacun sait qu’en tout pays, les femmes enterrent les hommes à la bourrée et tiennent encore sans débrider quand nous sommes crevés de soif et de chaud. Huriel n’était curieux de boire ni de