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absolu et le sacrifice de sa réputation. Elle est si bonne qu’on l’aime, elle n’a plus ni mari ni enfant, on lui pardonne, et pourtant c’est une grande injustice qu’elle subit, c’est une véritable humiliation qu’elle endure sans se plaindre de passer pour votre maîtresse, elle qui n’a jamais commis la moindre faute. Si son fils vivait encore, il aurait à peu près l’âge des miens. Elle serait dans une perpétuelle inquiétude de le voir devenir tout à coup triste ou furieux comme l’était dernièrement Roger. Et quelle compensation aurait-elle à son malheur ? Comment se justifierait-elle après avoir montré à tout son entourage ce dévouement sans bornes dont vous avez été l’objet ? Vous n’êtes pas libre de le méconnaître plus longtemps, Salcède, vous lui devez une réparation éclatante et vous pouvez la lui donner à présent que Gaston est en possession de son intelligence et de sa volonté. Cette union ne vous sépare pas de lui. Berthe est fixée en Auvergne, elle n’est pas forcée de se partager. Elle vivra avec vous, elle vivra tantôt ici, tantôt au Refuge, qui sera pour elle une Arcadie. Nous serons tous libres et heureux ainsi, car vous l’aimerez de plus en plus, cette charmante femme qui vous adore et que vous serez fier d’avoir réhabilitée…

— Assez, madame, répondit Salcède, je ne veux pas descendre dans votre estime et dans celle de Gaston, qui pense comme vous et qui me l’a fait comprendre, je ferai mon devoir. J’épouserai ma-