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complaisance, la permission de ne pas paraître avant l’après-midi.

Le marquis lui fit encore une courte visite, et fut frappé de l’altération de ses traits. Sous le coup des sinistres prédictions qui lui avaient été faites, il avait eu des rêves affreux.

Enfin, la clarté du jour avait fait entrer l’espoir dans son âme, et il sommeilla une partie de la journée.




XXVII


Le marquis profita de ce répit pour revenir à ses projets de parures.

Il monta avec Mario et Adamas à la salle vacante, qui était au quatrième étage, c’est-à-dire au-dessus de la chambre des Verdures.

Cette salle, inachevée, offrait un pêle-mêle de coffrets et d’armoires où Mario, dès que les cadenas et couvercles furent levés, et les battants ouverts, crut entrer dans un conte de fées. Ce n’étaient que tissus magnifiques, galons éblouissants, rubans, dentelles, plumes et bijoux, riches tentures, cuirs de Cordoue, meubles en pièces tout neufs et prêts à être montés, reliquaires chargés de pierreries, excellentes peintures sur verre qui n’attendaient que l’assemblage, belles mosaïques d’émail numérotées en piles, pièces de toile fine, immenses rideaux de guipure, treillis d’or et d’argent ; enfin un butin complet qui sentait son partisan d’une lieue, et que le marquis regardait comme très-légitimement acquis à la pointe de son épée.