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avec celui donné par Lauriane, était une preuve plus énergique. Ces deux armes étaient, sinon identiques, du moins tellement ressemblantes, qu’au premier coup d’œil, on avait peine à les distinguer l’une de l’autre. Les chiffres et la devise étaient sortis du même poinçon, et les lames de la même fabrique.

Mais Florimond pouvait avoir été tué avec une arme dérobée à M. de Villareal ou perdue par lui.

Rien ne prouvait que celle donnée au marquis par Lauriane vint de cet étranger.

Enfin, les chiffres vus par Mario, Mercédès et Adamas sur les autres armes de l’Espagnol pouvaient n’être pas les siens, puisque en somme il s’était fait présenter par Guillaume sous le nom d’Antonio de Villareal.




XXVI


L’équitable Bois-Doré faisait tout haut ces réflexions à Adamas, lorsque le muet lui présenta la feuille qu’il venait d’écrire.

C’était le bref récit de ce qui s’était passé le matin, à la Motte-Seuilly, entre Lauriane, l’Espagnol et lui : le couteau lancé méchamment à diverses reprises pour l’effrayer et l’interrompre, plongé ensuite dans les entrailles du louveteau, et enfin cédé en gage de soumission et de repentir à madame de Beuvre, sous les yeux mêmes de Jovelin.

— Alors, ceci devient grave ! dit le marquis tout pensif, et je vois, dans le Villareal, un fort méchant homme. Pourtant, il se peut qu’aucune de ces armes