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Dans la construction récente accolée au flanc de ce petit édifice, étaient superposées les chambres d’Adamas, de Clindor et de Jovelin, communiquant avec celles de la grand’maison ; c’est ainsi que, sans raillerie, on appelait ingénument, dans le village, le petit pavillon du marquis.

Il retrouva son monde réuni dans la salle des Verdures, et seulement alors il se rappela que la Morisque avait eu accès dans sa chambre, au milieu de l’émotion générale. Il sut gré à Adamas d’avoir transporté la séance hors de son sanctuaire. Il vit Jovelin occupé à écrire, et, sans vouloir le déranger, il s’assit et prit connaissance de la lettre adressée par l’abbé Anjorrant à M. de Sully, à l’effet de le mettre à même de découvrir la famille de Mario.

Cette lettre avait été écrite peu de temps après la mort de Florimond, M. Anjorrant ignorant encore la mort de Henri IV et la disgrâce de Sully ; elle n’était pas parvenue. Ceci en était une copie, que l’abbé avait gardée et léguée à Mario, avec la lettre non achevée de Florimond. Cette lettre de l’abbé, ou plutôt ce Mémoire, contenait des détails très-précis sur l’assassinat du faux colporteur, tels que l’abbé les avait recueillis de la bouche de Mercédès, et confirmés par divers indices.

Dans tout cela, rien ne révélait la prétendue culpabilité de d’Alvimar et de son valet. Les assassins étaient restés inconnus. L’un et l’autre, il est vrai, étaient décrits assez fidèlement dans les dépositions de la Morisque consignées dans ce Mémoire ; mais cette femme, qui assurait maintenant les reconnaître, pouvait fort bien se faire illusion, et son accusation ne suffisait pas pour les condamner.

Le couteau catalan, instrument du crime, confronté