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et si on avait besoin de comparses, on plaçait au fond une sorte de rateau sur les longues dents duquel plusieurs marionnettes étaient fichées. Ce rateau, excellent pour les effets comiques, présentait une rangée de têtes immobiles sur des robes flasques, avec des bras pendants du plus piteux aspect. C’était comme une apparition de pendus. Rien de plus impossible à prendre au sérieux que la marionnette quand elle n’est pas chaussée par la main humaine, et les dimensions du théâtre ne permettaient pas la liberté d’action de plus de deux opérants.

Ces dimensions, qui, chez nous, ne sont pas tout à fait ce qu’il faudrait, vu le manque d’emplacement, devraient être quant au cadre de la scène d’un mètre de hauteur sur deux mètres en largeur ce seraient les plus grandes qu’on puisse mettre en harmonie avec la taille de la figurine, c’est-à-dire avec sa tête, ses mains et son buste, qui représentent sa hauteur fictive, 70 centimètres. Plus petite, la tête ne se verrait qu’à une distance trop rapprochée. Plus grosse elle fatiguerait le doigt qui la supporte et serait trop accentuée pour produire l’illusion. Cette figure doit être toujours en mouvement. Tant qu’elle remue, elle paraît vivante. Elle doit être sculptée