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vrai, mais naïve et profonde, avant toute autre ivresse, et que le but de leur avenir n’était en cet instant défini et résumé en eux-mêmes que par un mot : ne plus se quitter !


XXVI


Pendant que, vers quatre heures, le temps éclairé permettait à Peyraque de faire les préparatifs du retour, de louer un autre char bien garni de paille et de couvertures avec des bœufs et un bouvier habile pour regagner Laussonne avant la nuit, la jeune et belle duchesse d’Aléria, couverte de moire et les bras chargés de camées, entrait dans l’appartement de sa belle-mère, au château de Mauveroche, en Limousin, laissant ensemble son mari et madame d’Arglade causer d’un air de bonne amitié dans un magnifique salon.

Diane avait un air de joie et de triomphe qui frappa la marquise.

— Eh bien ! quoi, ma beauté ? s’écria-t-elle, qu’y-a-t-il ? Est-ce que mon autre fils est revenu ?

— Il reviendra bientôt ! répondit la duchesse, on vous l’a promis, et vous savez bien que nous n’avons pas d’inquiétude sur son compte. Son frère sait où il est, et répond que nous le reverrons à la fin de la semaine. Aussi vous me voyez excessivement gaie… et même excessivement heureuse… Cette petite ma-