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brûlant ou glacé, peu m’importe, et je déclare qu’à l’égard des substances primitives vous n’en savez pas plus long que moi. Moi, j’admets l’ignition du monde primitif ; mais, si je t’accorde l’existence d’un foyer encore actif, je déclare qu’il brûle au centre d’un diamant qui est le noyau de la planète.

» Or, entre cette gemme colossale et la croûte des granits qui lui servent de gangue, s’ouvrent des galeries, des grottes, des intervalles immenses. C’est l’action d’un retrait qui a laissé certainement de grands vides, et ces vides, quand le calme s’y est rétabli, se sont remplis des gemmes les plus admirables et les plus précieuses. C’est là que le rubis, le saphir, le béryl, et toutes ces riches cristallisations de la silice combinée avec l’alumine, c’est-à-dire tout bonnement du sable avec l’argile, se dressent en piliers gigantesques ou descendent des voûtes en aiguilles formidables. C’est là que la moindre pierrerie dépasse la dimension des pyramides de l’Égypte, et celui qui verra ce spectacle sera le plus fortuné des lapidaires et le plus