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hangar ; elle y est encore. Allons-y, et si vous la reconnaissez, emmenez-la.

Germain, ayant donné d’avance le signalement de la Grise et s’étant convaincu qu’il s’agissait bien d’elle, se mit en route pour aller rechercher son bât. La petite Marie lui offrit alors de conduire son enfant aux Ormeaux, où il viendrait le reprendre lorsqu’il aurait fait son entrée à Fourche.

— Il est un peu malpropre après la nuit que nous avons passée, dit-elle. Je nettoierai ses habits, je laverai son joli museau, je le peignerai, et quand il sera beau et brave, vous pourrez le présenter à votre nouvelle famille.

— Et qui te dit que je veuille aller à Fourche ? répondit Germain avec humeur. Peut-être n’irai-je pas.

— Si fait, Germain, vous devez y aller, vous irez, reprit la jeune fille.

— Tu es bien pressée que je me marie avec une autre, afin d’être sûre que je ne t’ennuierai plus ?

— Allons, Germain, ne pensez plus à cela : c’est une idée qui vous est venue dans la nuit, parce que cette mauvaise aventure avait un peu dérangé vos esprits. Mais, à présent, il faut que la raison vous revienne ; je vous promets d’oublier ce que vous m’avez dit et de n’en jamais parler à personne.

— Eh ! parles-en si tu veux. Je n’ai pas l’habitude de renier mes paroles. Ce que je t’ai dit