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de la colonie française, Alphonse Karr en tête, savent combien Garibaldi est estimé là-bas. Ce vaillant soldat dont la réputation comme homme privé est inattaquable, a su se concilier la sympathie et le respect de tous ; ses adversaires politiques eux-mêmes reconnaissent l’honorabilité de son caractère. » (Le Siècle, 26 mai 1859.)

« La première fois que je l’ai vu, dit Alphonse Karr (les Guêpes, mai 1859), et que j’ai eu l’honneur de lui serrer la main, c’était à un banquet d’ouvriers, à propos d’un baptême. J’étais assis à côté de lui. Il fut calme, réservé et simple. Cette simplicité se montrait dans toutes ses habitudes. Je le rencontrai ensuite de temps en temps, au bord de la mer, dans le quartier retiré du Lazaret. Le dimanche, il jouait aux boules avec les marins. »

Sans doute le roi de Sardaigne et M. de Cavour ont vu en lui sinon quelque chose de plus, du moins quelque chose de différent de tous les héros qu’ils pouvaient et qu’ils ont su opposer à l’ennemi de la patrie. Ils ont vu dans Garibaldi ce que le peuple y voyait déjà, une sorte de chevalier des anciens jours, un apôtre de la délivrance, un initiateur comme nous l’appelions, car ils lui