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XIII


Je voulus le dissuader de cette triste pensée, que je ne partageais que trop.

— Non, mon cher, reprit-il, vous vous trompez, aucune femme n’a pu m’aimer, et madame de Flamarande se bornait à m’estimer. Ce n’est pas sa faute, je ne lui en veux pas. Je sais où gît le mal. Pour être aimé des femmes, il faut les aimer passionnément, et ce n’est pas ainsi que j’aime. Je n’ai pas cette dose d’enthousiasme et de folie qui fait qu’elles apparaissent comme des êtres supérieurs. Mademoiselle de Rolmont m’a plu pour sa beauté, pour sa splendide organisation, qui promettait des rejetons vigoureux à ma famille. Il fallait cela pour la retremper, car je suis faible et maladif. J’ai été trop choyé dans mon enfance, je me promettais d’élever mes enfants dans de meilleures conditions d’hygiène… Mes enfants ! Dieu merci, je n’en aurai pas, je n’en veux plus, je n’au-