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de savoir si la comtesse était complice de l’entreprise par trop évidente de M. de Salcède. En mettant tout au mieux, il avait voulu lui dire un éternel adieu. S’y était-elle prêtée ?

Je pénétrai dans le petit salon et n’entendis aucun bruit. La porte de la chambre à coucher était ouverte. Je m’avançai sur le seuil ; madame ne se servait pas de veilleuse, tout était sombre. Je n’osai pas avancer, je restai à l’entrée, retenant ma respiration. Je saisis celle de la comtesse, égale et tranquille comme le souffle doux d’un enfant qui dort. Je ne pouvais pas pousser plus loin mes investigations ; je remarquai seulement que sa fenêtre était entr’ouverte, retenue par l’espagnolette ; elle dormait souvent ainsi, craignant beaucoup la chaleur.