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XXXI


J’avais à craindre pourtant que les Michelin ne voulussent pas se charger de Gaston tout de suite par pure charité et sans faire de démarches pour le restituer à quelqu’un. Écrire me paraissait dangereux ; d’ailleurs, je n’avais rien pour écrire et il faisait nuit. Je m’avisai d’attacher un billet de mille francs au chapeau de Gaston, me réservant de régulariser plus tard ses moyens d’existence. Puis je m’approchai de lui et l’embrassai tendrement sans qu’il se réveillât.

Trois heures après, j’étais en vue de Montesparre. Je prenais une petite diligence qui passait et qui me conduisit à une ville peu éloignée. Je m’y reposai, et, grâce à une autre diligence, je repris la route de Paris, d’où j’écrivis aux Michelin que, par l’ordre de M. le comte, je me rendais chez eux pour régler l’année et aviser aux réparations nécessaires. En même temps, je leur écrivis, avec une