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t’embrassons tendrement. Les petites vont bien, mais les parents ne dorment pas.


DCCLV

AU MÊME


Nohant, 31 août 1870.


Cher ami,

J’étais inquiète de n’avoir pas de tes nouvelles : enfin en voilà ! Tu peux penser comme nous sommes avides de l’opinion des gens qui voient justes ; les journaux sont si insensés ou si réservés… D’ailleurs, ils sont tellement criblés de nouvelles et d’appréciations contradictoires, qu’on en sait un peu moins après les avoir lus.

Moi, je ne crois pas que les Prussiens assiégeront Paris, le sachant sur ses gardes. Et puis ce qu’on prévoit arrive toujours autrement qu’on ne l’a prévu. Je me figure qu’on pourrait bien nous surprendre un de ces matins par l’annonce d’une paix invraisemblable, comme celle de l’Italie. Vainqueurs et vaincus étaient épuisés, et c’est peut-être le cas où nous sommes.

Quant à ce qui est le devoir, c’est de repousser l’ennemi avant tout ; je trouve indignes les injures, les coq-à-l’âne, les calembours, la gaieté de mauvais goût de certains journaux. Peut-être ces fanfarons, qui rient dans le sang des nations, se cacheraient-ils dans leur