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DCCCLXV

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 20 septembre 1872.


Cher ami,

Ne voyant pas paraître mon feuilleton, je me dis que quelque chose a peut-être embarrassé la direction. J’ai peut-être tapé trop brutalement sur les bons frères, en parlant du célibat ecclésiastique. Ôtez donc vous-même ce qui tourmenterait ces messieurs. J’aurai tant d’autres occasions pour dire tout ce que je pense, que je ne tiens pas à quelques phrases de plus ou de moins à un moment donné. Vous avez mes pleins pouvoirs, une fois pour toutes.

Je pense que vous avez reçu les manuscrits et que vous pourrez bientôt me donner des nouvelles de Berton. J’ai reçu le livre de Bréal : c’est littéralement, jusqu’ici, ce que je pratique, ce que j’ai pratiqué avec mes enfants. Il est donc impossible d’être plus d’accord que nous ne le sommes. Je jouais avec Maurice et je joue avec Aurore des comédies à deux où nous faisons toute sorte de personnages. On est tout étonné, en faisant parler les enfants, des ressources de leur improvisation, et de tout ce qu’ils savent à notre insu. Il est essentiel de se le faire révéler et expli-