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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

vus, vous pouvez bien le croire, et, aussitôt que nous irons, vous nous verrez.

Adieu, adieu ; écrivez-moi si vous pouvez, et sachez bien que vous avez en moi une sœur, je ne dis pas aussi bonne, mais aussi dévouée que l’autre.

G. S.


CCLXXXII

À JOSEPH MAZZINI, À MILAN


15 juin 1848.


Que peuvent faire ceux qui ont consacré leur vie à l’idée d’égalité fraternelle, qui ont aimé l’humanité avec ardeur, et qui adorent dans le Christ le symbole du peuple racheté et sauvé ? que peuvent faire les socialistes, en un mot, lorsque l’idéal quitte le sein des hommes, lorsque l’humanité s’abandonne elle-même, lorsque le peuple méconnaît sa propre cause ? N’est-ce point ce qui menace d’arriver aujourd’hui, demain peut-être ?

Vous avez du courage, ami ; c’est-à-dire que vous garderez l’espérance. Moi, je garderai ma foi : l’idée pure et brillante, l’éternelle vérité sera toujours dans mon ciel, à moins que je ne devienne aveugle. Mais l’espoir, c’est la croyance à un prochain triomphe de la foi, et je ne serais pas sincère si je disais que