tout mon cœur. Écrivez-moi plus souvent et quand même vous seriez de mauvaise humeur, n’ai-je pas aussi mes jours nébuleux ? Quand je serai cheux nous, c’est-à-dire le mois prochain, si vous vous ennuyez, vous viendrez me voir. Nous mettrons nos deux ennuis ensemble et nous tâcherons de les jeter à l’eau, pour peu qu’il y ait de l’eau.
Je ne vous dis rien de votre affaire d’honneur. Êtes-vous assez bête ! je me réserve de vous laver la tête ; mais ne recommencez pas souvent ces sottises-là.
Adieu. — Bonsoir. — Embrassez pour moi votre chère mère et aimez-moi toujours un brin.
LXIII
À M. JULES BOUCOIRAN, À NOHANT
Je suis triste. De loin encore, on essaye de me faire du mal. Une lettre de mon frère, aigre jusqu’à l’amertume, contient ce qui suit : Ce que tu as fait de mieux, c’est ton fils ; il t’aime plus que personne au monde. Prends garde d’émousser ce sentiment-là.
Il y a là bien de la cruauté. C’est me dire, qu’un jour je ne trouverai même pas la tendresse de mon enfant. Sans doute, s’il porte un cœur égoïste et