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Allons, va te reposer, te voilà toute consternée ! Moi, je vais trouver Frumence et régler avec lui un plan de conduite bien prudent pour ménager le coup fatal à ma pauvre tante. Cela est plus pressé et plus utile que d’en déplorer l’effet d’avance.

Il avait le ton sévère et un peu ironique. Je sentis qu’il prenait déjà possession de moi comme d’un enfant que l’on doit conduire par la main et pousser en avant dans la lutte de la vie. J’en fus effrayée, bien qu’il n’y eût réellement pas lieu de lui donner tort.




XXXVII


Je ne pus causer avec Jennie. J’allai la rejoindre auprès de ma grand’mère, qu’elle voulait veiller. Elle ne la trouvait pas bien. Son inquiétude passa en moi ; nous restâmes assises sans nous rien dire jusqu’à une heure du matin. Alors, Jennie m’envoya coucher malgré moi ; mais je ne dormis guère, et dès le jour j’allai voir ma bonne maman, qui dormait bien et avait repris son aspect accoutumé. Elle se leva, comme à l’ordinaire, avec