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m’aidant à distraire ma grand’mère, m’accompagnant à la promenade sans paraître chercher le tête-à-tête, mais sachant le faire naître et en profiter pour me faire apprécier l’avenir tel qu’il l’entendait.




XXXV


Je désirais consulter Jennie ; Marius m’en empêcha et me prouva que c’était son droit de ne souffrir aucune influence entre lui et moi.

— Je ne veux pas plus qu’on te parle en ma faveur, me dit-il, qu’à mon préjudice. Je crois que Jennie m’estime maintenant, et je suis presque certain qu’elle le conseillerait de me choisir : je crois la même chose de Frumence ; mais me vois-tu d’ici acceptant la confiance de seconde main et la caution de nos amis auprès de loi ? Non, je ne souffrirai pas cela : j’en serais humilié. Je ne t’ai pas demandé d’être ton mari ; jamais je ne t’en aurais parlé, quand bien même je l’eusse désiré passionnément, ce qui n’est pas dans mes cordes. L’idée est venue de toi, et elle peut être bonne ; mais je ne veux te devoir qu’à toi-même, et tant qu’il te