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seule le poids de tes imprudences et de tes caprices.

— Alors tu me compromets !

On annonça le marquis. Je pris mon ouvrage et je restai.

— J’avais besoin de vous parler, lui dit Césarine. Hier au bal vous avez fait mauvaise figure. Le savez-vous ?

— Je le sais, et puisque je ne m’en plains pas…

— Je ne dois pas vous plaindre ? mais moi, je me plains du rôle de souveraine cruelle que vous me faites jouer. Il faut porter remède à cet état de choses qui blesse mon père et qui m’afflige.

— Le remède serait bien simple.

— Oui, ce serait de vous agréer comme fiancé ; mais puisque cela ne se peut pas !

— Vous ne m’aimez pas plus que le premier jour ?

— Si fait, je vous aime d’une bonne et loyale amitié ; mais je ne veux pas être votre femme. Vous savez cela, je vous l’ai dit cent fois.

— Vous avez toujours ajouté un mot que vous retranchez aujourd’hui. Vous disiez : Je ne veux pas encore me marier.

— Donc, selon vous, je vous ai laissé des espérances ?

— Fort peu, j’en conviens ; mais vous ne m’avez pas défendu d’espérer.

— Je vous le défends aujourd’hui.

— C’est un peu tard.

— Pourquoi ? quels sacrifices m’avez-vous faits ?

— Celui de mon amour-propre. J’ai consenti à promener