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vigueur en partant ; ne leur laisse pas croire qu’ils t’ont joué !

LE DÉLÉGUÉ, à Rebec. Tout ce que nous avons vu ici est louche, et tes registres sont mal tenus. Mon secrétaire, ici présent, repassera demain sous bonne escorte et changera vos garnisaires, qui font mal leur devoir. D’où vient qu’ils ne se sont pas présentés pour recevoir mes ordres ?

REBEC. Ils sont en tournée, citoyen commissaire.

LE DÉLÉGUÉ, au premier secrétaire. Tu vérifieras demain à la municipalité tous les actes civils. (À Rebec.) J’ai pris note de tes réponses et des assertions du paysan, ton compère. Si vous avez menti, vous serez fusillés dans les vingt-quatre heures, et, si les suspects ont disparu, entre autres la Françoise et la Marie-Jeanne, ou conduira à Nantes, la chaîne au cou, tous ceux qui leur auront donné asile. Vous entendez tous !

CORNY, à ses fils et à ses valets, qui se sont rapprochés. On entend ben, et on ne craint rien ! (Ils sourient tous d’un air ingénu.)

LE DÉLÉGUÉ, appuyé sur un de ses secrétaires ; il peut à peine marcher. Je te donnerai des hommes sûrs. Il faut retrouver tous ces brigands ! Il faut en finir avec eux ! Il faut faire un exemple (bas), et frapper de terreur ces coquins de paysans, qui nous rient au nez !

LE SECRÉTAIRE. À la bonne heure ! Je te reconnais, je te retrouve !

LE DÉLÉGUÉ. Oui, boire du sang, tu l’as dit, puisqu’on succombe quand on hésite !

LE SECRÉTAIRE, aux paysans, qui leur font escorte, le chapeau à la main ; avec un ton et une physionomie sinistres. À demain, vous autres ! (Ils remontent en voiture.)