timent et une certaine vigueur d’indignation qui ont l’air de s’échapper involontairement comme un cri du cœur et de la conscience à travers une chanson moqueuse ou mélancolique.
C’est quelque chose de très-individuel que cette manière à la fois douce et brusque de dire les choses, ce n’est pas de l’humour, c’est de la douleur qui prend son parti, c’est un mélange de colère ironique contre le mal et le faux, et de tendresse enthousiaste pour le bien et le vrai. C’est du Sterne germanisé par le sentiment, francisé par l’esprit, et cela a une forme recherchée et naïve en même temps qui ne ressemble qu’à elle-même. Le style est rapide, l’idée est serrée, et tout porte, dans cette manière qui semble s’être proposé de dire sans dire, et de vous faire frissonner devant le problème de la vie en ayant l’air de vous chatouiller l’oreille avec un lieu commun spirituellement tourné. Le sentiment poétique y est exquis, comme par-dessus le marché. Il n’y a ni longueurs ni défaillances ; ce livre si court trouve, d’un bout à l’autre, le secret de vous faire approfondir les sujets qu’il a l’air d’effleurer.
Nohant, 14 mars 1854.