sa conversation est l’exemple instructif du ton véritablement exquis, de la bonhomie ingénieuse, de la malice veloutée sans finauderie.
Des auteurs de premier ordre et d’une réputation consacrée sont appréciés dans ce volume ; d’autres, plus nouveaux ou moins connus, le sont également. Pourquoi non ? pourquoi George Sand, qui n’a personne au-dessus de son propre niveau, ne regarderait-il pas avec bienveillance des talents jeunes et en chemin d’arriver à la gloire ? Deviner l’avenir dans le présent, payer d’une louange éloquente les premiers efforts d’un homme de courage, devancer la renommée et l’appeler où elle doit venir, c’est un rôle délicieux. Qui le peut prendre, fait bien et pour soi et pour tous. Malheureux, au contraire, le critique maussade qui empoisonne tout ce qu’il touche, scalpe sans cesse sous prétexte d’analyse, et, peut-être érudit, se sert de mille petites choses amassées avec une minutieuse méchanceté pour conclure sans cesse à des négations. Car c’est de la négation encore que de vanter un tel démesurément pour humilier tel autre qui vaut mieux. Dans ces raffinements mesquins, la critique s’avilit ; elle devient sournoise en croyant être fine. Son plus noble apanage, c’est la franchise alliée à la tolérance. Un critique ne doit pas être d’autre nature qu’un autre homme : sans la