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allaient d’un royaume à un autre pour exciter les princes feudataires à se faire mutuellement la guerre.

Dès que les Tcheou se furent transportés dans l’Orient, les princes feudataires devinrent plus puissants et les ordres de l’empereur n’étaient point obéis. Les différents royaumes prirent chaque jour les armes, s’attaquèrent et s’envahirent les uns les autres. Des lettrés nomades employaient leur faconde à soutenir le pour et le contre pour exciter les princes à se faire la guerre.


619—624
Chi-tch’un-thsieou, Tchong-tchen-koue
Au commencement, ce fut l’époque du printemps et de l’automne ; à la fin, celle des guerres des royaumes.
始春秋,終戰國

J’ai suivi la version mandchoue : Dada tchôn tchio ; doubede dchan gouwe. — L’époque ou P’ing-wang commença à se transporter dans l’Orient s’appelle le Printemps et l’Automne[1]. Après que Confucius eut cessé d’écrire vint l’époque appelée les guerres du royaume (tchen-koue)[2]. Les princes du Printemps et de l’Automne sont Kouan-kong, du royaume de Thsi ; Sian-kong, du royaume de Song ; Mou-kong, du royaume de Thsin ; Tchoang-wang, du royaume de Thsou. Quand ils furent devenus puissants, ils firent alliance avec les autres princes feudataires ; on les appelle les cinq Pa ou chefs des regulos.


625—630[3]
Wou-p’a-thsieng, Thsi-hiong-tch’ou.
Ensuite les Cinq hégémons dominèrent, et les Sept royaumes combattants apparurent.
五霸強,七雄出

Après le règne de l’empereur Weï-lie-wang (402-376 av. J.-Ch.), les princes feudataires abusèrent de leur puissance, et, n’écoutant que leur volonté, s’arrogèrent le titre de Wang (rois), opprimèrent les petits royaumes et furent sur le point de les annexer à leurs

  1. L’époque où Confucius composa la Chronique du royaume de Lou, intitulée « le Printemps et l’Automne » (Tch’un-thsieou), s’appelle du même nom que son livre.
  2. Littéralement : Les royaumes combattants (Tchen-koue).
  3. Note de Wikisource : Ce vers a été oublié par le typographe. Rappelons que Stanislas Julien n’avait pas pu corriger les épreuves avant sa mort. La phonétisation a été reconstituée en retrouvant les mêmes caractères (ou des caractères de prononciation similaire) dans le reste de l’ouvrage.