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Mais le Seigneur a tout cecy permis,
Voulant qu’en luy, non aultre, me confye,
Malheureux est qui en l’Homme se fye.


A Madamoiselle Beringue,
Que son Amour est immortel.


On veult sçavoir si je suis amoureux,
Je dy qu’ouy , et qu’aymer je veulx bien.
Puis on me dit, que je suis malheureux,
Et que je doibs penser en moy, combien
Pour aymer Corps, lequel ne dure rien,
Et les Amours, et Amoureux sont morts.
Par ce moyen, ce leur responds je lors,
Je suis heureux. Mon Amour n’est point tel,
J'ayme d'Esprit, et l'Esprit, non le Corps,
Par ainsy est mon Amour immortel.


D’un qui reprenoit ses Oeuvres.


Pour passe temps, en François et Latin,
J’ay composé quelqu’Oeuvre poetique.
Eslevé s'est un glorieux mutin,
Qui me réprend. Ò Juge tresinique,
Qui tant sçavant te dys en Rhetorique,
Ay je failly ? monstre moy mon deffault.
N'ay je failly ? qu’est ce donc qu’il te fault,