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Il me và mal, or puis je bien pleurer,
Car mon exil maintenant se prolonge.
Et suis contraint cy apres demeurer
Avecques Gents tristes, plains de mensonge.

Las, que mon Ame est grandement fachée,
D’ainsy se veoir loing hors de ses Amys.
Et entre ceulx quasi comme attachée,
Qui sont de Paix tous mortels ennemys.

Je suis tousjours de la Paix curieux,
Mais tout soubdain que leur en tiens propos,
Non seulement ilz m’ont tous odieux,
Mais me font guerre, et vexent sans propos.


A Dieu.
Du debat de la Chair, et
de l'Esprit.


Mon orde Chair, à aultre cas ne tasche
De jour en jour, que m’induire à pecher,
Mais mon Esprit d’aultre costé la fache,
Car il ne veult à elle me lascher.
Prenz tes plaisirs icy (me dit la Chair)
Apres la Mort delices tu n’auras.
Si tu le fays (dit l’Esprit) tu mourras.
Je ne sçay plus auquel avoir recours,