Page:Sainte-Marthe - La poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, 1540.pdf/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais la mienne a vers tous Amour commun,
Et plut Vierge est, quand plus elle est aymée.

Pour vostre Amye, en infinis langoeurs
Arquerez Mort, à fol plaisir poursuivre :
Mais (quant au Corps) si pour la mienne meurs,
Lors je commence eternellement vivre.

Ou vostre Amye hors Mariaige nuit,
Car cause elle est de vostre damnement,
A un chascun la mienne tousjours duit,
Car cause elle est de nostre saulvement.

Mamye est dicte en son nom Verité,
Celle qu’aymer de bon cueur je soubhaitte :
Celle que veulx servir en purité,
Et pour qui prens, tiltre de Philalethe.


Du fruict de la Mort.


La Mort n'est rien que separation
De deux conjoinctz, c'est du Corps et de l’Ame,
Par laquelle à l'Esprit fruition
De son Espoux, qu’il soubhaitte et tant ayme.
Le Corps s'en va pourrir dessoubz la lame.
Et fait l’Esprit vivre de luy difjoinct,
Lequel estant paravant à luy joinct,