Page:Sainte-Marthe - La poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, 1540.pdf/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour celuy qui choisissoit Pallas,
signifiante Prudence.


Le plus seur est, quand le bien on amasse,
Qui peut durer perpetuellement.
L’or se consume, et la Beaulté se passe,
Et ont vigueur pour un temps seulement.
Mais en Prudence il va bien aultrement,
Car par Prudence est un Homme mortel
D'homme fait Dieu, et rendu immortel,
Sans à jamais tourner endecadence,
Et par ainsy concluds, que n’est rien tel
Que de tenir le party de Prudence.


Conclusion terminante la
susdicte contention.


Pour mettre fin, chascun en son endroit,
A vivement sa cause defendu,
Et par raisons si bien mené son droit,
Que l’un n’a point contre l’aultre perdu.
Or affin que jugement soit rendu
Suyvant le vray que taschez de prouver,
Je n’en vouldrois aulcune reprouver
En Amytié : mais (ainsy qu’il me semble)
L’accord sera, en mesme corps trouver,
Beaulté, Richesse, et Vertu, trois ensemble.