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C’est ton regard qui m’obscurcist ainsy.
Tes doulx Sermons, me sont Arrestz funebres,
Je suis aupres de ton umbre, transsy.
Je n’ay pouvoir de te crier mercy.
Perdant le sens, la veue, et le langaige,
Contrainct je suis de juger par cecy,
Qu’as pres de toy, quelque divin umbrage.


Instruction pour vivre aujour-
d’huy au Monde.


Qui veult vivre au Monde aujourd’huy,
Et saigement son proffit faire.
Il doibt troys caz avoir en luy.
Tout veoir, tout ouir, et se taire.


Du debat de L’oeil, et du Cueur, voyantz
la perplexité de luy, qui languit en attente.


L'Oeil, et le Cueur, ont ensemble discord,
Se debatantz pour mon adversité.
Ha, dit le Cueur, tu luy tiens un grand tort,
D'ainsy l'avoir mis en perplexité.
Quoy, respond L'Oeil, m'as tu pas incité
A luy monstrer que d’elle estois espris,
Mais, dit le Cueur, toy, et moy as surpris,
Maulvais Garcon, par ton regard vollage,