Page:Sainte-Marthe - La poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, 1540.pdf/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On cognoist là, si un Cueur a Prudence,
Quand du parler d’Envieuz ne tient compte.
Il n’en sort rien qu’une folle Insolence,
Detraction à Vertu ne fait honte.

A René le Fevre,
Que sur toutes bestes, l’homme
est à craindre.


On craint le Loup, par Faim sortant du bois,
On craint un Ours, et un Lyon bruyant,
On craint Sangler eschauffé des abbois,
Pres poursuivy des Veneurs se veoyant:
On craint à veoir un Tigre fouldroyant,
Un chascun craint toutes Feres, en somme.
Mais moy, je crains sur toutes beftes l’Homme

A Charles de la Ruelle,
Que toute Amytié doibt estre fondée sur Vertu.


A faire Amy, et à prendre une Femme,
Procedder fault par un mesme moyen:
C'est, regarder les Meurs, et bonne Fame,
Et oultre cé, ne demander plus rien:
S’on fait Amy, s'on prend Femme pour bien,
À la parfin sçavous que se fera?