Page:Sainte-Marthe - La poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, 1540.pdf/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sans toy, Seigneur, c’est tousjours à refaire.


Au Roy treschrestien.


Je n’ay qu’un dieu et un Roy en ce Monde,
Et à ces deux veulx faire obeissance.
christ le premier, est mon dieu, sur qui fonde
Par ferme Foy, ma totale Esperance.
Mon Roy tu es, treschrestien Roy de France,
Franc Roy Françoys, refuge de Minerve.
Le debvoir veult que l’un et l’aultre serve,
De quoy au Cueur j’ay tresfervente envie,
À christ mon dieu, mon Ame je reserve,
À toy mon Roy, j’abandonne ma vie.


A la Royne de Navarre.


Precipité ie suis dans un Abisme,
Par le moyen de Fortune envieuse:
Impossible est de racompter le disme,
Des maulx, que souffre en peine doloreuse,
Encor plus est ma vie malheureuse.
Que Juppiter est sourd à ma priere,
Mais si Juno, de Grace thresoriere,
Vouloit mon faict luy donner a entendre,
Ó bien, causant ma Liberté entiere,
Je monterois, où il me fault descendre.