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Lundi 8 juin 1863.


HORACE VERNET.



(suite et fin.)


« Je ne sais si c’est l’âge ou la raison qui cheminent ; peut-être sont-ce tous les deux à la fois ; mais, ce qui est certain, c’est que je pense plus sérieusement que je ne me croyais susceptible de le faire, et que je fais de grands progrès du côté de la gravité. »
(Lettre écrite de Russie, du 8 mars 1843.)


I.

À son retour de Russie, Horace Vernet se mit avec un redoublement d’ardeur et, on peut dire, d’acharnement, à ses grands travaux de Versailles ; pour être moins éloigné du lieu auquel ses tableaux étaient destinés et devaient s’approprier, il s’était installé à Versailles même, dont il devint non pas l’hôte, mais l’habitant. Il y a un moment dans la vie de l’artiste où, muni de toute sa science et riche de tous ses matériaux, fort de son entière expérience et encore en pos-