Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 8.djvu/342

Cette page n’a pas encore été corrigée
pair à son retour. — Étrange absence d’esprit de Caumartin au repas de cette réception. — Chapelle de Versailles bénite par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, qui l’emporte sur la prétendue exemption. — Mort de la duchesse de La Vallière, carmélite, etc., dont la princesse de Conti drape. — Mort de Sablé. — Mort et caractère du maréchal de Joyeuse. — Villars gouverneur de Metz. — Mort de Renti et de sa sœur la maréchale de Choiseul. — État de l’armée et de la frontière de Flandre, et du siége de Douai. — Entreprise manquée sur Ypres. — Bagatelle à Liège. — Douai rendu. — Albergotti chevalier de l’ordre, etc. — Béthune assiégé ; Puy-Vauban gouverneur dedans. — Béthune rendu. — Récompenses. — Entreprise manquée sur Menin. — Retour de nos plénipotentiaires. — Ridicule aventure du maréchal de Villars et d’Heudicourt. — Villars veut aller aux eaux. — Harcourt sur le Rhin mandé à la cour ; est reçu duc et pair au parlement. — Va commander l’armée de Flandre. — Aire et Saint-Venant assiégés. — Goesbriant dans Aire. — Force combats. — Ravignan bat un convoi. — Listenois et Béranger tués, le chevalier de Rothelin fort blessé. — Aire et Saint-Venant rendus. — Goesbriant chevalier de l’ordre. — Campagnes finies en Flandre, sur le Rhin et en Dauphiné, sans qu’il se passe rien aux deux dernières.


Jusque fort avant dans le règne de Louis XIV, on n’avoit eu soin sous aucun roi de ramasser les papiers qui concernoient l’État, à l’exception de la partie en ce genre la moins importante à tenir secrète, qui est les finances, laquelle, ayant des formes juridiques, avoit par conséquent des greffes et des dépôts publics à la chambre des comptes. Louvois fut le premier qui sentit le danger que les dépêches et les instructions qui, du roi et de ses ministres, étoient adressées aux généraux des armées, aux gouverneurs, et aux autres chefs de guerre, et même aux intendants des frontières, et de ceux-là au roi et aux ministres, restassent entre les mains de ces particuliers, et après eux de leurs héritiers et souvent de leurs valets, qui en pouvoient faire de dangereux usages, et quelquefois jusqu’aux beurrières dont il est arrivé à des curieux d’en retirer de très-importants d’entre leurs mains. Quoique alors les guerres dont il s’agissoit dans ces papiers fussent finies, et quelquefois depuis