CHAPITRE XIII.
Cependant l’affaire traînoit trop à mon gré. Je n’avois pas compté de détacher Mlle Choin de Mme la duchesse, aussi peu, dans l’inespérable cas que ce détachement se fît, que ce fût assez promptement pour en faire un instrument en faveur de Mademoiselle. Mon but n’avoit été que d’émousser l’intimité, de jeter des craintes et des nuages qui s’augmentassent avec du soin et du temps, et cependant de la rendre moins empressée pour le mariage de Mlle de Bourbon. Au bout de sept ou huit jours que nous fûmes revenus de Marly, je pressai M. le duc d’Orléans de parler au roi, au moins en monosyllabes, de la lettre qu’il lui avoit donnée. Après bien des instances il le fit un matin. Ce même matin, comme j’étois dans la petite chambre de Mme la duchesse d’Orléans seul avec elle, M. le duc d’Orléans y entra, venant de chez le roi ; il nous conta tout joyeux qu’aussitôt qu’il lui avoit ouvert la bouche, le roi, en l’interrompant, lui avoit répondu que sa lettre l’avoit entièrement persuadé de ses bonnes raisons, et de lui donner toute satisfaction ; qu’il comptât qu’il vouloit faire le mariage de sa fille avec son petit-fils ; qu’il en étoit encore à trouver l’occasion d’en