Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/452

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des progrès, mais elle n’a pas toujours procédé de la même manière ni employé les mêmes moyens pour accroître la masse de ses connaissances et pour perfectionner sa civilisation : l’observation prouve au contraire que, depuis le quinzième siècle jusqu’à ce jour, elle a procédé d’une manière opposée à celle qu’elle avait suivie depuis l’établissement du Christianisme jusqu’au quinzième siècle.

Depuis l’établissement du Christianisme jusqu’au quinzième siècle, l’espèce humaine s’est principalement occupée de la coordination de ses sentiments généraux, de l’établissement d’un principe universel et unique, et de la fondation d’une institution générale ayant pour but de superposer l’aristocratie des talents à l’aristocratie de la naissance, et de soumettre ainsi tous les intérêts particuliers à l’intérêt général. Pendant toute cette période, les observations directes sur les intérêts privés, sur les faits particuliers et sur les principes secondaires, ont été négligées, elles ont été décriées dans la masse des esprits, et il s’est formé une opinion prépondérante sur ce point, que les principes secondaires devaient être déduits des faits généraux et d’un principe universel : opinion d’une vérité pure-