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brasse tout votre système sur l’organisation sociale ; système qui se trouve appuyé maintenant à la fois sur des considérations philosophiques de l’ordre des sciences, des beaux-arts et de l’industrie ; et sur le sentiment religieux le plus universellement répandu dans le monde civilisé, sur le sentiment chrétien.

Eh bien ! ce système, objet de toutes vos pensées, pourquoi ne l’avoir pas présenté d’abord d’un point de vue religieux, du point de vue le plus élevé et le plus populaire ? Pourquoi vous être adressé aux industriels, aux savants, aux artistes, au lieu d’aller droit au peuple par la religion ? Et, dans ce moment même, pourquoi perdre un temps précieux à critiquer les catholiques et les protestants, au lieu d’établir de suite votre doctrine religieuse ? Voulez-vous qu’on dise de vous ce que vous dites de Luther : Il a bien critiqué et mal doctriné ?

Les forces intellectuelles de l’homme sont très petites ; c’est en les faisant converger vers ce but unique, c’est en les dirigeant vers le même point qu’on parvient à produire un grand effet et à obtenir un résultat important. Pourquoi commencez-vous à employer vos forces à critiquer, au lieu de débuter par doctriner ? Pourquoi n’atta-