Page:Saint-Amant - 1907.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cloris, ton jugement est plus que raisonnable.
Quand tu viens m’appeller un miroir à putains.

Je n’en refuse point le titre ni l’usage :
Il est vrai, je le suis, tes propos sont certains.
Car tu t’es bien souvent mirée en mon visage.


SONNET


Vos attraits n’ont plus rien que l’épée et la cape ;
Votre esprit est plus plat qu’un pied de pèlerin ;
Vous pleurez plus d’onguent que n’en fait Tabarin,
Et qui voit votre nez le prend pour une grappe.

Vous avez le museau d’un vieux limier qui lappe,
L’œil d’un cochon rôti, le poil d’un loup marin,
La chair d’un aloyau lardé de romarin.
Et l’embonpoint d’un gueux qui réclame Esculape.

Vous portez comme un cul longue barbe au menton.
Votre corps est plus sec que le son d’un teston * ;
Vous berçâtes jadis l’aïeul de Mélusine.

Pièce de cabinet, quittez notre quartier,
Et, prenant pour jamais congé de la cuisine,
Qu’on ne vous trouve plus, sinon chez Dumonstier *.