Il eut peur que, quand mon heros
Auroit pris la vieille Cybelle,
Il ne luy vint presser le dos
Pour en chercher une nouvelle.
Ha ! que mes sens sont resjouys
Quand j’oy parler de ses miracles !
Et que cet auguste Louys
Doit encore accomplir d’oracles !
Tous les guerriers du temps passé
Pourroient venir à ses escales ;
Et ses exploits ont effacé
L’antique honneur de Cerisoles[1].
Les Gustaves[2] et les Veimars[3]
En sont jaloux en l’autre monde ;
Achile en boude, et le dieu Mars
L’envie, encor qu’il le seconde.
Mais desjà cet emulateur,
Fier du beau train qui l’accompagne.
L’invite aux coups d’union flateur
Et le r’appelle à la campagne.
Va, noble prince, va-t’en donc,
Pousse ton illustre fortune,
Et souffre à mon chant assez long
Que d’un desir je t’importune
- ↑ La victoire de Cérisolles fut remportée le 14 avril 1544 par le duc d’Enghien, alors âge seulement de 22 ans, sur les troupes de Charles-Quint.
- ↑ Gustave-Adolphe.
- ↑ Le duc Bernard de Saxe-Weimar, célèbre général au service de Louis XIII. Après ses conquêtes sur le Rhin, il devint suspect à Louis XIII, qui lui avoit déjà donné l’Alsace, mais n’en resta pas moins fidèle à la France. Il mourut à Neubourg le 18 juillet 1639, laissant au maréchal de Guébriant, comme