Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.

D’après une loi due à MM. Clément et De-

    températures, c’est-à-dire pour admettre que des quantités égales de chaleur produiront des accroissemens égaux dans le degré thermométrique d’un corps, quand même ce corps ne changerait ni d’état ni de densité ; quand ce serait, par exemple, un fluide élastique renfermé dans une capacité inextensible. Des expériences directes sur des corps solides et liquides avaient prouvé quentre 0° et 100°, des accroissemens égaux dans les quantités de chaleur produisaient des accroissemens à peu près égaux dans les degrés de température ; mais les expériences plus récentes de MM. Dulong et Petit (Voy. Annales de chimie et de physique, février, mars et avril 1818) ont fait voir que cette correspondance ne se soutenait plus à des températures fort au-dessus de 100°, soit que ces températures fussent mesurées sur le thermomètre à mercure, soit qu’elles fussent mesurées sur le thermomètre à air.

    Non seulement les chaleurs spécifiques ne restent pas les mêmes aux diverses températures, mais en outre elles ne conservent pas entre elles les mêmes rapports ; de sorte qu’aucune échelle thermométrique ne pourrait établir la constance de toutes les chaleurs spécifiques à la fois. Il eût été intéressant de vérifier si les mêmes irrégularités subsistent pour les substances gazeuses ; mais les expériences présentaient ici des difficultés presque insurmontables.

    Les irrégularités des chaleurs spécifiques des corps solides pourraient être attribuées, ce nous semble, à de la chaleur latente employée à produire un commencement de fusion, un ramollissement qui se fait sentir dans la