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plus froide : autrement il en serait bientôt rempli, ou plutôt il en serait d’avance saturé[1].

Partout où il existe une différence de température, partout où il peut y avoir rétablissement d’équilibre du calorique, il peut y avoir aussi production de puissance motrice. La vapeur d’eau est un moyen de réaliser cette puissance, mais elle n’est pas le seul : tous les corps de la nature peuvent être employés à cet usage ;

  1. L’existence de l’eau à l’état liquide, admise nécessairement ici, puisque sans elle les machines à vapeur ne pourraient pas s’alimenter, suppose l’existence d’une pression capable d’empêcher cette eau de se vaporiser, par conséquent d’une pression égale ou supérieure à la tension de la vapeur, eu égard à la température. Si une pareille pression n’était pas exercée par l’air atmosphérique, il s’élèverait à l’instant une quantité de vapeur d’eau suffisante pour l’exercer sur elle-même, et il faudrait toujours surmonter cette pression, pour rejeter la vapeur des machines dans la nouvelle atmosphère. Or cela équivaudrait évidemment à surmonter la tension qui reste à la vapeur après sa condensation effectuée par les moyens ordinaires.

    Si une température très-élevée régnait à la surface de notre globe, comme il ne paraît pas douteux qu’elle règne dans son intérieur, toutes les eaux de l’Océan existeraient en vapeur dans l’atmosphère, et il ne s’en rencontrerait aucune portion à l’état liquide.