Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.

donc le comprimer par une pompe pneumatique ou par tout autre moyen avant de l’échauffer. Cette opération exigerait un appareil particulier, appareil qui n’existe pas dans les machines à vapeur. Dans celles-ci, l’eau est à l’état liquide lorsqu’on la fait pénétrer dans la chaudière ; elle n’exige, pour y être introduite, qu’une pompe foulante de petites dimensions.

4o. Le refroidissement de la vapeur par le contact du corps réfrigérant est bien plus prompt et bien plus facile que ne peut l’être celui de l’air. À la vérité, on aurait la ressource de rejeter celui-ci dans l’atmosphère, ce qui aurait en outre l’avantage d’éviter l’emploi d’un réfrigérant dont on ne dispose pas toujours, mais il faudrait pour cela que l’extension de volume de l’air ne l’eût pas fait arriver à une pression moindre que la pression atmosphérique.

5o. Un des inconvéniens les plus graves de la vapeur est de ne pouvoir pas être prise à de hautes températures sans nécessiter l’emploi de vaisseaux d’une force extraordinaire. Il n’en est pas de même de l’air, pour lequel il n’existe pas de rapport nécessaire entre la force élastique et la température. L’air semblerait donc plus propre que la vapeur à réaliser la puissance motrice des chutes du calorique dans les