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Pour faire sentir, en quelque sorte, à pos-


    motrice de chacune y est évaluée par le secours de la loi citée (pag. 66), et comparée aux résultats de l’expérience.

    Le principe dont il est ici question est tellement mal connu ou mal apprécié, que récemment M. Perkins, célèbre mécanicien de Londres, a construit une machine où la vapeur formée sous la pression 35 atmosphères, pression jusque alors inusitée, ne reçoit presque aucune extension de volume, comme on peut s’en convaincre par la plus légère connaissance de cette machine. Elle est composée d’un seul cylindre, de dimensions fort petites, qui, à chaque pulsation, se remplit entièrement de vapeur formée sous la pression de 35 atmosphères. La vapeur ne produit aucun effet par l’extension de son volume, car on ne lui présente aucune capacité où cette extension puisse avoir lieu ; on la condense aussitôt après sa sortie du petit cylindre. Elle travaille donc seulement sous une pression de 35 atmosphères, et non, comme l’exigerait son bon emploi, sous des pressions progressivement décroissantes. Aussi la machine de M. Perkins ne paraît-elle pas réaliser les espérances qu’elle avait d’abord fait concevoir. On avait prétendu que l’économie de charbon produite par cette machine était des 9/100 sur les bonnes machines de Watt, et que l’on y rencontrait encore d’autres avantages. (V. Ann. de physique et de chimie, avril 1823, pag. 429.) Ces assertions ne se sont pas vérifiées. La machine de M. Perkins n’en est pas moins une invention précieuse en ce qu’elle a montre la possibilité de faire usage de la vapeur sous des pressions beaucoup plus élevées qu’on ne l’avait fait