Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la poltronerie, par exemple, ne sont-ils pas notés d’infamie, et vous m’avouerez cependant qu’au microscope de la nature, ils n’ont rien que de légitime, ce qui est contradictoire à l’idée d’infamie ; car il est impossible qu’une chose conseillée par la nature, puisse n’être pas légitime, et il est absurde de dire qu’une chose légitime puisse être infâme. Or, sans approfondir ces vices dans ce moment-ci, n’est-il pas certain qu’il est inspiré à tous les hommes de devenir riches ; si cela est, le moyen qui y conduit devient donc aussi naturel que légitime. N’est-il pas de même donné à tous les hommes, de rechercher dans leurs plaisirs, la plus grande dose de volupté possible. Or, si la sodomie y conduit infailliblement, la sodomie n’est plus une infamie. Chacun enfin n’éprouve-t-il pas le desir de se conserver ? La poltronerie en est un des plus sûrs moyens ; la poltronerie n’est donc pas infâme, et quelque puissent être nos ridicules préjugés sur l’un et sur l’autre de ces objets, il est clair que jamais aucun de ces trois vices ne saurait être regardé comme infâme, puisque tous trois sont dans la nature. Il en est de même du