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coups, il semble qu’il n’ait dessein que de préluder ; bientôt, enflammé de luxure, échauffé des épisodes obscènes dont on l’entoure, le cruel frappe autant qu’il a de forces ; rien n’est exempt de sa férocité ; depuis le milieu des reins jusqu’aux gras des jambes, tout est parcouru par ce traître : osant mêler l’amour à ces momens d’effroi, sa bouche se colle sur celle de Justine, et veut respirer les soupirs qu’arrache la douleur ; des larmes coulent, il les dévore ; tour-à-tour il baise et menace, mais il continue de frapper ; pendant qu’il opère, la jolie fille de dix-huit ans lui suce le vit ; un fouteur l’encule : plus on lui donne de plaisir, plus les coups qu’il porte ont de violence ; la malheureuse Justine est prête à être déchirée, que rien n’annonce encore la fin de ses tourmens ; on a beau s’épuiser de toutes parts… étaler sous ses yeux les plus mignons attraits, le bande-à-l’aise est nul : une nouvelle cruauté le décide, la sublime gorge de Justine est à sa portée ; elle l’irrite, il y porte la bouche ; l’antropophage la mord ; cet excès détermine la crise ; le foutre échappé, d’effroyables blasphêmes en ont caractérisé les jets ; et le moine, énervé, l’abandonne à Jérôme.