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possible d’aller plus avant, il dit à Justine de se relever… de le suivre, et que le reste de la pénitence s’achèvera dans l’intérieur… — Faut-il rester nue, mon père, dit Justine un peu inquiète ? — Assurément, répond le supérieur, y a-t-il plus de danger à être nue dans la maison que dans l’église ? votre pénitence ne pouvant s’achever ici, il faut bien que je vous conduise aux seuls lieux où nous la puissions terminer. — Je vous suis, mon père. — Et le jeune homme, éteignant les cierges, emporte les habits. Justine n’était plus éclairée que par une petite bougie, portée par Severino qui marchait devant, et le giton derrière : c’est dans cet ordre qu’elle pénètre dans la sacristie. Une porte, cachée dans la menuiserie, s’ouvre au moyen d’un secret, un boyau noir et obscur se présente, on s’y introduit, la porte se referme. — O ! mon père, dit ici Justine toute tremblante, où me menez-vous donc ? — Dans un lieu sûr, dit le moine… dans un endroit, dont il est vraisemblable que tu ne sortiras pas de si-tôt. — Grand Dieu ! dit Justine en voulant rétrograder… — Marchons, marchons, dit fermement le supérieur en la mettant en avant de lui pour la faire passer la première… oh, foutre ! il n’est plus tems de reculer ; et