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toujours enculant le bardache, portèrent sur les points suivans.

1°. S’il était bien vrai qu’elle fût orpheline et née à Paris ? 2°. s’il était certain qu’elle n’eût plus ni pareils, ni amis, ni protection, ni personne, en un mot, à qui elle pût écrire ? 3°. si elle n’avait confié qu’à la bergère, qui lui avait parlé du couvent, le dessein qu’elle avait d’y venir, et si elle ne lui avait point donné de rendez-vous au retour ? 4°. si elle ne craignait pas d’avoir été suivie, et si elle était bien sûre que personne ne l’eût vu entrer au couvent ? Ensuite, Severino s’informant avec soin de l’âge et de la tournure de la petite bergère, fit quelques reproches à Justine de ne l’avoir point amenée ; vous doubliez, lui dit-il, le mérite de votre bonne action, en vous associant une compagne ; elle nous eût édifiés comme vous, et nous l’aurions reçue comme vous. Ces pieuses dissertations terminées, le moine décula son giton ; et se retirant, le vit très-en l’air et les passions très-en feu ; mon enfant, dit-il à Justine, il faut maintenant recevoir la pénitence due à vos péchés, et ce ne peut être que dans le plus parfait état d’humiliation que je puis vous imposer cette peine, Passons dans