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d’une manière si indécente, que Justine en eût conçu quelque soupçon, si elle l’eût observé. Mais, toute occupée de son examen de conscience, entièrement recueillie en elle-même, elle ne prit garde à rien. Le jeune enfant alluma des cierges, et vint, sans que Justine s’en apperçut encore, se placer dans le même fauteuil que devait occuper le supérieur, en confessant notre pénitente. Justine se met de l’autre côté ; cette position l’empêche de voir ce qui se passe dans la partie où se trouve dom Severino, et, pleine de confiance, elle débite ses peccadilles, que le supérieur écoute, en caressant le jeune enfant, niché près de lui, en lui maniant les fesses, en lui livrant son vit, que le Ganimède branle, patine, secoue, suce, le tout au gré du moine, qui lui indique de ses mains les différentes manières dont il doit coopérer à l’embrâsement que les récits naïfs de Justine vont produire sur son genre nerveux.

Notre pieuse aventurière avoue ses fautes, avec une candeur… une ingénuité, qui, comme on l’imagine aisément, allume bientôt tous les sens du libertin qui l’écoute. Elle lui fait part de ses malheurs… elle lui dé-