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fut le premier qui se présenta : Joséphine lui fit beau jeu, et le marché fut promptement conclu ; mais le Crésus avait des fantaisies et comme il donnait dix mille francs par mois pour les satisfaire, il exigeait de la soumission.

Voici quelle était la manie du brave descendant de Saül :

Abraham Pexoto voulait que deux jolies filles qu’il avait attaché au service de Joséphine la branlassent sous ses yeux dans un boudoir de glace, en lui faisant prendre pendant la séance huit ou dix attitudes différentes ; en face de l’opération, Pexoto se faisait polluer par deux charmans bardaches : au bout d’une heure de cette première scène, les gitons enculaient les femmes-de-chambre, et Pexoto enculait les gitons. Suffisamment excité par ces préliminaires, sa maîtresse s’étendait tout de son long par-terre, comme si elle eut été morte ; on attachait le Juif par les mains et par le vit ; les deux garçons le promenaient ainsi deux ou trois fois tout autour du corps, en criant : « Elle est morte, la garce, elle est morte, c’est toi qui l’as tuée », et les deux filles le suivaient à grands coups de verges. Alors le cousin-germain de Jésus-