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avec moi ; cette belle fille, continuai-je en montrant Henriette, sera le prix de votre obéissance ; jugez donc le chagrin que me feraient éprouver vos refus. Mais, mon ami, dit Henriette à son frère, vous ne m’avez point parlé de cet arrangement, je ne serais point venue si je l’eusse su. Allons donc, Henriette, tu veux faire la prude, dit Alexandre avec humeur : quelle différence y a-t-il entre mon cousin et moi ? Et pourquoi ferais-tu des difficultés pour lui accorder ce que j’ai reçu ? Ces demoiselles n’en feront point, dis-je, en lâchant moi-même le cordon des jupes de Sophie ; tiens, mon ami, reçois ma sœur de ma main, livres-moi la tienne, et ne nous occupons plus que de plaisirs ; des larmes coulèrent des yeux de nos deux novices ; elles s’approchent, elles s’embrassent ; mais Alexandre et moi les ayant assuré qu’il ne s’agit point ici de scènes de larmes, que c’est du foutre et non pas des pleurs qu’il nous faut, nous les déshabillons à l’instant, et nous nous les cédons mutuellement. Dieu ! comme Henriette était belle ! quelle peau ! quel embonpoint ! quelles ravissantes proportions ? Je ne concevais plus comment on pouvait bander pour Sophie, après avoir vu ma cousine ; j’étais dans le dé-